La ciste voyageuse #53

Cachée le 29 septembre 2008 par Lyra.
Découverte le 30 septembre 2008 par Gégé80

L'énigme:


La Voyageuse s’est cachée derrière « ch’cul de ch’curé », au village où j’ai grandi.
Mariel (qui n’est plus un nazu) va bientôt fêter, à sa guise, mes 75 ans.

La solution de Lyra.:

Je voulais rendre hommage à Jacques Varlet, décédé il y a cinq ans et que je rencontrais toutes les semaines pendant une année scolaire lorsque mon fils Axel avait des séances d’orthophonie.

Jacques (atteint d’une très vilaine maladie pour un écrivain : Parkinson) et Axel avaient la même orthophoniste et nous discutions beaucoup dans la salle d'attente.

Je voulais également faire un peu de pub à Mariel Demaye qui est le président de l'association « Guise et traditions » et organise des spectacles de théâtre à Boves auquel participait souvent Jacques.
Mariel a été mon collègue de travail pendant quelques années. Je l'ai d'ailleurs mis dans la confidence pour la ciste voyageuse. Mais elle a été trop vite trouvée !

Mariel publie tous les trimestres « l’gazette ed chés Dgiseus » dans lequel figurent toujours des textes de Jacques.

Mariel a d’ailleurs décidé de fêter le 75ème anniversaire de Jacques, ce sera au deuxième trimestre 2009 à Boves.
Avant cela, le théâtre des Cabotans d’Amiens aura mis en scène une pièce de Jacques, « Ch’cot des Iles » en décembre.


Jacques a vécu enfant à Brucamps, son père était l’instituteur du village.


Il a situé nombre de ses récits à Brucamps, comme par exemple celui-ci (dont je ne donne que le début) :

Chés poérions d'Hubert

Hubert, ch'étoèt min père ; il étoèt maristère à Brucamps dins éne tchote école communale you qu'y avoét un grand gardin.
Au bout dech' gardin-lo, il avoét planté un parc ed poérions pi, comme il avoét bien pleu ch'l'énnée-lo, chés poérions i z'avoètent'é prins d'z'allures ed forêt vierge.
Malgré ch'l'herbe qu'y avoét d'dins, i z'étoètent por el plupart énormes !
A n'avoét rien d'étonnant vu que ch'l'Hubert i v'noét souvint z'z'arrosier aveuc sin sieu hugénique mélingé d'ieu d'pleuve.
V'lo ti point qu'un bieu matin, i s'aperchut ec deux ou troés ringées d'ses poérions i c'minchoètent à s'ramonchler comme prins par un mau mystérieux ...
in r'beyant d'pu prés, i voét qu'intre chés ringées, l'terre al étoét damée, pire ec dins ène étabe à vaques.
« y o seur'mint tchéqu'un qui vient piétiner mes périons ! » qu'i pinse dins s'tête ed Picard ... pasque comme il étoét maristère, i parloét in boin français mais i pinsoét in picard: picard ed'dins, français déhiors.
Ech jor-lo, i m'o prins à part li pi i m'o dit

- Ce ne serait pas toi qui irais piétiner mes poireaux, par hasard ?
- Tu rigoles, Papa, tu sais bien que je ne vais au jardin que lorsque tu me demandes de l'aide et jamais pour mon plaisir ...

Feut vos dire qu'à seize ans, j'avoés déjo "les côtes in long" ;
chés corvées d'gardin n'étoètent point dins m'z'amus'mints préférés.
Par tchuriosité, j'vos vir chés dégâts ... o z'éroét dit qu'un troupieu d'ézons il avoét traversé ch'parc, pi qui l'étoét ernu sur ses pos au moins éne dizaine ed foés. (…)

Extrait de Mémoéres d’un nasu 1994 /1997,
publié dans le numéro40 de L’Gazette ed chés Dgiseus (septembre 2007)

Pour en revenir à la ciste, j’ai été épatée par la rapidité des trouveurs :
Nysrep62 dès le mardi matin,
Gégé80 à midi !
Je pensais sincèrement qu’elle aurait tenu une semaine…

Je vais finir par pus en cacher, na, ça va trop vite pour moi !!!!

La découverte de Gégé80:

A première vue, j'aurais opté pour Fresnoy Andainville dont le maire est Mariel gambier mais ça me semblait trop facile.

En cherchant davantage, j'ai trouvé Mariel Demaye ch'baveux d'Boves qui est aussi animateur de jeu de guise !
Bien sur Boves était aussi trop facile.

Et puis, j'avais bien deviné que ch’cul de ch’curé désignait sûrement le derrière de l'église, ce qu'a confirmé Lyra.
D'autre part, une recherche sur l'église de Boves ne me laissait guère de doute.

Les 75 ans m'ont fait envisager un anniversaire donc quelque chose ou quelqu'un en 1933.
Sur le site de chés diseux d'achteure, on apprenait qu'ils allaient rendre hommage à un des leurs, disparu.
En l'occurrence, Tchot Jacques Varlet.
Et, coïncidence extraordinaire, celui-ci était né en 1933.

Restait à savoir où il était né et avait grandi.
Je n'ai rien trouvé directement.

Par contre j'ai trouvé un de ses écrits où il parle de son enfance: "La guerre des boutons"
Ch'étoét in mil neuf chint quarante chinc, quarante six. Chés éfants d'Brucamps pi d'Granflots i n'étoètent point mal insane, i s'parloètent, défoés i juoétent au ballon, pi défoés i s'disputoètent aussi quant i n'étoètent point d'accord
Et un autre :"chés cahouins"
Vlo-ti pont qu'un bieu jour, comme o z'étoèmes à court ed nids d'pigeons pi d'tourtes pi qu'o z'avoèmes visité casimint tous ché bos d' Brucamps

Ce serait donc Brucamps (ou Gorenflos).
L'église de Brucamps est en brique !


Ni une, ni deux, j'enfourche mon fidèle destrier pour Brucamps.
Je fais le tour de l'église sous la pluie battante et bingo.


Bravo Lyra. pour cette énigme bien picarde.

Dommage que le morpion soit encore perdant.

A bientôt pour une nouvelle aventure.

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