La ciste voyageuse #109

Cachée le 22 juin 2010 par Barfla
Découverte le 27 juin 2010 par Gégé80


L'énigme:


Son âme erre à jamais en ce lieu, c’est pourtant à deux lieues d’ici qu’il avait le 4 juillet rendez-vous avec son destin…

La solution de Barfla

J’ai voulu rendre hommage à Alan Seeger, venu dans la Somme pour un bien triste rendez-vous.
Je trouve très émouvant le poème que Gégé80 cite dans son récit ci-dessous, je ne vais pas répéter tout ce que l’étonnant découvreur dit sur Alan Seeger.

Deux images simplement, celle du jeune poète




Et celle de la plaque sur la Mairie de Belloy-en-Santerre, village où il est tombé :





Je pensais bien que ce serait une promenade de santé pour Gégé80, il n’y avait pas d’astuce dans l’énigme. Je voulais simplement faire découvrir un beau poème prémonitoire. Bravo pour ta rapidité, Gégé !


Le récit de Gégé80

A la première lecture de l'énigme, j'ai tout de suite pensé à la bataille de la Somme qui a débuté le 1er juillet 1916.

Question : s'agissait-il d'un personnage ou d'un groupe ?
Et le "qui s'y frotte s'y pique" m'intriguait: était-ce un indice ?

En effet c'est la devise de quelques régiments et j'ai fait quelques recherches dans ce sens mais sans succès.
Avant que Barfla ne réponde à mon interrogation, j'avais trouvé l
Du moins, j'avais une piste sérieuse : la dramatique aventure du poète américain Alan Seeger.


Alan Seeger est un poète américain vivant en France. Il est né à New York le 22 juin 1888 et est mort le 4 juillet 1916 au combat de Belloy-en-Santerre durant la Première Guerre mondiale. Fils d'un homme d'affaires il passa un partie de son enfance à Mexico et, après des études à Harvard en 1910, il réside à Paris où il rédige des articles pour divers journaux américains et européens ainsi que des poèmes.
Au début de la Première Guerre mondiale, en 1914, il défile en brandissant le drapeau étoilé à la tête des Américains de Paris qui ont décidé de se battre aux côtés du pays qui les a accueilli.
En tant qu'étranger, il s'engage le 24 août à la Légion étrangère, au 2e régiment de marche du 2e étranger. régiment créé pour recevoir des engagés "différents" Il sert à la 1re section, bataillon C, 11e compagnie commandée par le capitaine Tschaner.
En juillet 1916 le Régiment de marche de la Légion étrangère est engagé dans la Somme pour soulager le front de Verdun. Le légionnaire Alan Seeger est tué devant Belloy-en-Santerre, le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine. Il est inhumé à l'ossuaire de Lihons (80).
Il a été décoré à titre posthume de la Médaille militaire ainsi que de la Croix de guerre 1914-1918 avec palme.
Son service sous les armes et les rigueurs de la guerre lui ont inspiré le célèbre et prémonitoire poème Rendez-vous avec la mort (I have a rendezvous with Death), qui était un des poèmes préférés du président John F. Kennedy.


RENDEZVOUS
I have a rendezvous with Death
At some disputed barricade,
When Spring comes back with rustling shade
And apple-blossoms fill the air--
I have a rendezvous with Death
When Spring brings back blue days and fair.
It may be he shall take my hand
And lead me into his dark land
And close my eyes and quench my breath--
It may be I shall pass him still.
I have a rendezvous with Death
On some scarred slope of battered hill,
When Spring comes round again this year
And the first meadow-flowers appear.
God knows 'twere better to be deep
Pillowed in silk and scented down,
Where love throbs out in blissful sleep,
Pulse nigh to pulse, and breath to breath,
Where hushed awakenings are dear . . .
But I've a rendezvous with Death
At midnight in some flaming town,
When Spring trips north again this year,
And I to my pledged word am true,
I shall not fail that rendezvous

J'ai un rendez-vous avec la Mort
Sur quelque barricade âprement disputée,
Quand le printemps revient avec son ombre frémissante
Et quand l'air est rempli des fleurs du pommier.

J'ai un rendez-vous avec la Mort
Quand le printemps ramène les beaux jours bleus.
Il se peut qu'elle prenne ma main
Et me conduise dans son pays ténébreux
Et ferme mes yeux et éteigne mon souffle.
Il se peut qu'elle passe encore sans m'atteindre.

J'ai un rendez-vous avec la Mort
Sur quelque pente d'une colline battue par les balles
Quand le printemps reparaît cette année
Et qu'apparaissent les premières fleurs des prairies.

Dieu sait qu'il vaudrait mieux être au profond
Des oreillers de soie et de duvet parfumé
Où l'Amour palpite dans le plus délicieux sommeil,
Pouls contre pouls et souffle contre souffle,
Où les réveils apaisés sont doux.

Mais j'ai un rendez-vous avec la Mort
A minuit, dans quelque ville en flammes,
Quand le printemps d'un pas léger revient vers le nord cette année
Et je suis fidèle à ma parole:
Je ne manquerai pas à ce rendez-vous-là.


Une dernière question à Barfla pour être sur à 100% : peut-on dire que l'œuvre de notre personnage était prémonitoire ?
De plus, en regardant attentivement la photo laissée par Barfla, je constate que cela confirme ma solution.
La Voyageuse se trouve donc à Lihons derrière la plaque commémorative.




Ne pouvant me déplacer avant ce dimanche après-midi, je laissais le champ libre à d'autres chercheuses ou chercheurs mais rien !!
Je pense bien avoir été seul sur ce coup.

Bref, je me suis déplacé cet après-midi.




Le solitaire me rapporte 4 € !

Bravo Barfla pour cette énigme qui tombe à pic pour nous rappeler cette sanglante bataille de la Somme où tant d'alliés britanniques et de leur empire sont tombés.
A ce sujet la série de Tarzoon s'inscrit dans ce rappel. Merci à lui.

La ciste voyageuse #108

Cachée le 11 juin 2010 par Gégé80
Découverte le 19 juin 2010 par Barfla

L'énigme:


Rouge, blanc, point d'amie, bizarre !
Par tous les saints, mais c'est bien sur !

Au volant de sa Golf (l'Ardita ayant rendu l'âme), la Voyageuse s'en alla rejoindre son amie au fond, à 600 m du" limitaire" (dixit P.)



la solutoin de Gégé80

J'avais repéré depuis longtemps ce hameau de Nampont et envisagé une énigme sur Flexicourt-Flixecourt.
L'accent était mis sur la dyslexie et l'idée d'amener d'abord à Flixecourt.

Le message de l'amie de la Voyageuse laissait entrevoir une difficulté dans l'écriture et le langage.

près du pont : sur la Nièvre !
le château rouge et le château blanc : deux anciennes propriétés de la famille Saint.
Par tous les saints: allusion à cette famille.
Ta P. : Barfla a deviné l'allusion à Perrine (sur les pas de Perrine, l'héroïne de Malot)


Donc, dans un premier temps, la Voyageuse pensait que son amie l'attendait à Flixecourt.
Les questions et réponses sur le forum y conduisaient.Mais celle-ci étant dyslexique, il fallait trouver un lieu dont l'orthographe approchait.


Un indice: la golf.

Un autre: le pont >>>>>>>>>> Nampont
Et ce fameux limitaire donc pour P; un militaire, un soldat.

En cherchant un peu sur Geoportail, on pouvait trouver Flexicourt et son fond situé à 600m du piquet de soldat
De plus, la ciste était près des Blancs




Et voilà le "château rouge" !!


Bravo à Barfla pour sa découverte .

Le récit de Barfla:

J’ai mis quelques minutes à passer du tachan rouge (ainsi que le lisais mal) au château rouge près du pont. Ensuite Géoportail m’a envoyé à Buigny-saint-Maclou où se trouve un lieu-dit de ce nom, un pont à proximité, un golf pas très loin… Mais de blanc et de militaire, point !

Un moment, j’ai aussi songé à Arry (en raison de la finale de bizarre) mais sans conviction.

Les questions sur le forum ont permis de préciser le rôle des saints, ou plutôt des Saint, ce qui m’a expédié dans la vallée de la Nièvre, à Flixecourt. Et là, bingo, un château rouge près d’un pont, un château blanc et des Saint à foison ; P. pouvant être Perrine, l’héroïne d’En famille de Malot.

Et après, beaucoup, beaucoup de perplexité : Où est le militaire ? A la gendarmerie ?? Ailleurs ??? et à 600 mètres, un fond à trouver ? Je me suis bousillé les yeux sur la carte des environs de Flixecourt, rien de rien ! D’où les questions désordonnées pour tirer les vers du nez du concepteur. Qui les a bien retenus !

Finalement, la réponse sur la Golf m’a conduit à explorer tous les golfs de la Somme. Celui d’Abbeville, je l’avais déjà envisagé ; le deuxième sur lequel je me suis penché a été celui de Nampont et là, l’illumination ! FLEXICOURT ! Mais c’est bien sûr ! Flexicourt avec son Fond de Flexicourt, son piquet du soldat à quelques centaines de mètres, et l’incurable dyslexie de P. !

Un coup d’œil sur Streetview et le carrefour m’est apparu, avec le fameux panneau vu de dos.

Ne restait plus qu’à me déplacer. Je n’ai pu le faire que ce week-end. Heureusement qu’il y a l’autoroute jusqu’à Rue ! Sur place, je suis passé à côté de la Maison Forte de Nampont et du golf, et n’ai eu aucun mal à trouver le panneau et la Voyageuse écrasée sous un pavé : elle n’allait pas se sauver !

Merci, Gégé80, pour cette superbe énigme, le jeu sur les noms (Flixecourt, Flexicourt) était vraiment très bien conçu et tout à fait logique vu la dyslexie de P. ! Maivrent Pacheau !

(Comme je me trouvais dans ces parages, j’en ai profité pour rendre une petite visite à la ciste du fugitif, elle est toujours à sa place, cela m’a permis d’arriver à ma cent quatre-vingt-dix-neuvième ciste découverte. Bientôt le bicentenaire !)



La ciste voyageuse #107

Cachée le 22 mai 2010 par Barfla
Découverte le 07 juin 2010 par Gégé80

L'énigme:

Après avoir garé son Ardita près de la petite église, la Voyageuse partit d’un bon pas vers les trente.
Sur le chemin, elle rencontra un gamin assis par terre. S’approchant,
elle se rendit compte qu’il écrivait sur une ardoise : 11121314… et marmonnait : « jedenascie dwanascie trzynascie czternascie … »

Ne souhaitant contrarier ce travail de romain, elle s’éloigna discrètement et alla compter les moutons au coin de la pâture.
Trois indices:
Les moutons de Barfla:

Non, je ne connaissais pas Roman Opalka avant de concevoir l’énigme.

Oui, les cistes permettent de faire d’étranges découvertes.

Donc, devant me rendre près d’Hallencourt, je me suis dit que c’était l’occasion de balader un peu la Voyageuse, j’ai donc effectué quelques recherches internet sur Hallencourt et les villages qui l’entourent, c’est ainsi que j’ai découvert Hocquincourt et Roman Opałka, artiste français d'origine polonaise né en 1931 dans ce village.)

Son œuvre m’a intrigué : elle paraît d’abord délirante, mais en y réfléchissant, on peut y lire une métaphore de la vie, d’autant que les chiffres deviennent de plus en plus indiscernables …

Extrait de http://arts.fluctuat.net/roman-opalka.html:

Depuis 1965, l'artiste français d'origine polonaise Roman Opalka peint des nombres en ordre croissant sur des toiles, afin d'inscrire la trace du temps irréversible.

Né en 1931 à Hocquincourt (Picardie) de parents polonais, l'artiste enseigne à la Maison de la Culture de Varsovie de 1958 à 1960. C'est en 1965 que lui vient l'idée de matérialiser par la peinture le passage du temps, alors qu'il est en train d'attendre son épouse dans un café de Varsovie. Roman Opalka trace le chiffre 1 en haut à gauche d'une toile, en blanc sur noir. Débute alors ce qu'il nomme son « projet de vie ». Il peint ainsi des séries de nombres du haut à gauche au bas à droite de ses toiles, avec une moyenne de 380 nombres par jour. En 1972, il atteint le nombre 1.000.000, et décide alors de changer de protocole en éclaircissant progressivement par 1% de blanc chaque toile, qu'il nomme Détail. Lors de chacune des réalisations, l'artiste énumère les nombres à voix haute, qu'il enregistre par magnétophone, et se photographie face à l'œuvre, habillé d'une chemise blanche et dans un éclairage très clair. Le passage du temps est ainsi visible également sur le visage de l'artiste.

Roman Opalka s'installe en France en 1977, et poursuit son activité de professeur à Kunstakademie de Düsseldorf et à la Sommer Akademie de Salzburg. Il vit et travaille à Bazerac, dans le Lot-et-Garonne. Plusieurs de ses œuvres sont exposées à Paris, au Centre National d’Art et de Culture Georges-Pompidou.

Quant à la rédaction de l’énigme, ce fut simple : je me suis plu à imaginer une rencontre entre la Voyageuse et Roman enfant (gamin parlant évidemment polonais et que j’ai imaginé déjà habité par son grand projet !), la voiture utilisée par la Voyageuse indiquait comme l’a bien vu Nysrep l’époque de la rencontre : les années 30. Elle se gare près de l’église car la route qui mène aux Trente (lieu-dit bien identifié par Sibiville) est réservée aux riverains. Le comptage des moutons était une façon d’insister sur les chiffres croissants, élément essentiel de l’œuvre picturale d’Opalka. Quant au travail de roman ,pardon, de romain !...

J’ai été un peu surpris des difficultés du décryptage : je pense que l’aspect mathématique a éjecté l’idée d’un projet artistique. Quand j’ai mis l’indice (une des œuvres d’Opalka), j’ai cru que l’on verrait que ce n’était pas mathématique, qu’on s’apercevrait que les nombres étaient peints, avec des dégradés de couleur, donc qu’on penserait Peinture. Car il suffit ensuite de donner « peinture polonais chiffres » à Google pour qu’il mouline aussitôt Opalka.

Le deuxième indice devait, dans mon esprit, conduire à l’activité artistique : littérature (mais cette piste a été exclue du départ) et peinture (d’autant que le tableau choisi représentait un petit gamin, un petit Roman en train de peindre !). Mais les indices sont toujours polysémiques et même si Gégé dans ses questions indiquait trois fois l’idée de peinture, il n’a pas eu à ce moment-là l’idée que ces chiffres pouvaient constituer un tableau !

Mais Muriellejn, auréolée de son succès avec la Mobiciste, a bondi :

Sujet du message:

La Ciste Voyageuse dans la Somme

De:

muriellejn

Envoyé:

Jeu Juin 03, 2010 8:03 am

À:

Barfla

Message


Bonjour

Je pense que la Voyageuse se situe sur un chemin en direction des Trente, à Hocquincourt, où est né le peintre Roman Opalka, obsédé par les chiffres depuis toujours d'après ce que j'en ai lu !
Mais je ne ferai pas le déplacement, je n'ai vraiment pas le temps ! Et puis la mobiciste me suffit pour l'instant !

Je ne sais ce qui l’a mise sur la piste ; peut-être l’intuition féminine…

Avec le troisième indice, j’ai voulu insister sur le fait que les chiffres forment le sujet du tableau. Que dire de plus ?

Le récit de Gégé80:

A vrai dire, j'ai été dans la panade depuis le début.
Je ne voyais pas où Barfla nous entrainait.

J'ai cru avoir une illumination avec romain, garait et polonais qui m'ont conduit à Romain Gary mais Barfla nous a vite détrompé, l'énigme n'étant pas comme de "presque" coutume à dominante littéraire.

Les indices fournis ont plus semé le trouble qu'autre chose.
Les nombres ne m'ont pas parlé: je n'y voyais qu'une suite sans queue ni tête.
Je me suis évertué à rechercher un gamin polonais qui peignait ou qui comptait mais sans aucun résultat.

La piste des trente explorée ne m'a pas permis de trouver le chemin.

De plus, j'étais énervé en constatant que Murielle et peut-être Nysrep avaient trouvé.

Et puis en rentrant du pique-nique cistique, les excès et aussi l'insistance de certains à parler de chiffres et de peinture, j'ai refait une dernière recherche sur internet avec les mots-clés "nombres, peinture polonais" et la solution est apparue d'emblée : Roman Opalka né à Hocquincourt.
Bingo.

Comme les chtis ne voulaient pas se déplacer, je m'y suis collé cet après-midi.

Et ce "monstre" de Barfla, subodorant que la voyageuse serait découverte après le pique-nique, m'a "obligé" à parcourir plusieurs centaines de mètres à pied et en montée.

Bof, une saucisse et une merguez éliminées !!
Les 4 euros gagnés m'ont récompensé.
Je comprend aussi le travail de romain de Roman Opalka !!

Bravo à Barfla pour cette énigme très bien tournée et qui finalement pas si difficile quand on part sur les bonnes bases

Et bravo aussi à ceux qui avaient trouvé bien avant moi.

L'église:


Le sentier:


La grimpette: