La ciste voyageuse #27

Cachée le 26 janvier 2008 par Gégé80
Découverte le 27 janvier 2008 par Lyra.

L'énigme:

J'aurai pu devenir l'égal de Bobby, Kevin ou David mais les faits en ont décidé autrement un certain mois de juillet.
Cinq jours auparavant, je fus le premier et seul de ma profession à recevoir un tel hommage.
Je repose non loin de ce lieu, lequel n'a rien à voir avec une entreprise de vente par correspondance bien connue.
A une vingtaine de pieds, sur la droite, à la base d'un petit arbre, sous une brique moussue …

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La solution de gégé80:

J'avais été frappé par cette histoire douloureuse.
Un certain mois de juillet : c'est le mois de juillet 1916 qui vit le début de la bataille de la Somme où beaucoup de britanniques trouvèrent la mort.
Bobby, Kevin , David sont les prénoms de footballeurs anglais, en l'occurrence Bobby Charlton, Kevin Keegan et David Beeckam (entre autres)
Donald Bell est le premier footballeur professionnel à s'être engagé.
Et le premier à s'être illustré en prenant à l'ennemi une mitrailleuse qui décimait son bataillon.
Cet exploit lui valut d'être décoré de la Victoria Cross.
Et il est à ce jour le seul footballeur à s'être vu décerner cette distinction.
Hélas, cinq jours plus tard, près de Contalmaison, il trouve la mort.
Cet endroit est dénommé Bell's Redoubt (La redoute de Bell)

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D'où l'allusion à l'entreprise de vente par correspondance bien connue (sans pub)
Par la suite, sa tombe a été transférée au Gordon Dump Cemetary à La Boisselle. La Victoria Cross est gravée sur sa pierre tombale.
Un monument a été inauguré en 2000 à Bell's Redoubt financé par la Professionnal Football Association.

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On peut lire sur la plaque :
"Au lieutenant en second Donald S. Bell, a qui fut décerné la Victoria Cross pour avoir attaqué et détruit un poste de mitrailleuse ennemi, le 5 juillet 1916, à 'Horseshoe trench', à un kilomètre à l'ouest de ce mémorial. Cinq jours plus tard, faisant à nouveau preuve de courage, il trouva la mort ici, en ce lieu même. Par la suite, cet emplacement fut officiellement dénommé 'Bell's redoubt'. Donald Bell fut le premier joueur de football anglais engagé volontaire en 1914 et le seul à être décoré de la Victoria Cross".


Bravo à Lyra. qui n'a même pas attendu la mi-temps pour marquer un but décisif.
Et encore merci à notre entraineur Nysrep62.


Le récit de Lyra. :

J’ai d’abord pensé pour le village à Domart (c’est presque Damart, le magasin de vente par correspondance), j’ai cherché des tombes de militaires anglo-saxons dans les alentours de Domart-en-Ponthieu, puis de Domart-sur-la-Luce (en particulier au bois de Hourges) mais rien ne collait…

J’ai alors repris Vivre en Somme le magazine du Conseil Général de décembre 2006 consacré au 90e anniversaire de la bataille de 1916, magazine que j’avais déjà utilisé pour l’énigme de mon dragon préféré –
et à la même page, celle qui évoque les sites insolites, je suis tombé sur « le footballeur de Contalmaison » : cela correspondait bien au « premier et seul de ma profession » de l’énigme.


Une petite recherche sur Internet et mes suspicions se sont tournées en certitudes :



Situé à la sortie de Contalmaison, un peu avant le cimetière communal, ce monument rend hommage à Donald Simpson Bell.
On peut lire sur une plaque : "Au lieutenant en second Donald S. Bell,à qui fut décernée la Victoria Cross pour avoir attaqué et détruit un poste de mitrailleuse ennemi, le 5 juillet 1916, à 'Horseshoe trench', à un kilomètre à l'ouest de ce mémorial. Cinq jours plus tard, faisant à nouveau preuve de courage, il trouva la mort ici, en ce lieu même.

Par la suite, cet emplacement fut officiellement dénommé 'Bell's redoubt'. Donald Bell fut le premier joueur de football anglais engagé volontaire en 1914 et le seul à être décoré de la Victoria Cross".
La Victoria Cross est la plus haute distinction de l'armée britannique. Donald Simpson Bell est mort à l'âge de 25 ans, il repose aujourd'hui dans Gordon dump Cemetery, à La Boisselle. Sa tombe est bien souvent fleurie.
Difficile aujourd'hui de trouver des informations sur les joueurs de football du début du XXème siècle. En ce temps-là, ils n'étaient pas des stars adulées par les fans et la Coupe du Monde de football n'existait pas, ni même le Championnat d'Europe. Restent les Jeux Olympiques.
Avant la guerre il appartenait à l'équipe de Bradford Park Avenue FC
En 1908 et 1912, c'est l'Angleterre qui a remporté le tournoi. Mais dans les archives, nulle trace d'un "Bell" parmi les joueurs ayant disputé la finale. Par contre, le 23 mars 1911, un défenseur ayant disputé et gagné (3-0) un match contre la France à Saint-Ouen portait ce nom. S'agissait-il de Donald Simpson Bell ?


J’avoue que j’ai un peu de mal à saisir le jeu de mots sur « l’entreprise de vente par correspondance bien connue », j’imagine qu’il doit s’agir de « comptes al’maison » ?


Sur place, le monument fut facile à trouver,


l’arbre aisé à repérer, la brique légère à soulever, le Solitaire rapide à gratter. Perdant, hélas !



Merci à Gégé80 pour cette promenade, sous un soleil éclatant : on se serait cru au printemps !

La ciste voyageuse #26

Cachée le 16 janvier 2008 par Barfla
Découverte le 24 janvier 2008 par Gégé80

L'énigme:

HICILLEVIRILLVSTRISNATVSEST

Trouve la place où il a perdu une phalange.

CD mètres au NNE : la joie !

Derrière, un sentier entre les arbres. A CLXXX pas, sur la droite, au pied.

Les Indices:
La solution de Barfla:

C’est à Chaulnes que j’ai fait mes humanités, ou disons plus simplement que je suis allé au CEG : Collège d’enseignement général, dans les années euh…, enfin, il n’y a pas très longtemps !

M’en revenant tous les soirs par l’autocar du ramassage scolaire, je passais devant la place de la Mairie et pouvais apercevoir la blanche statue centrale.

Un jour, je m’en suis approché et c’est ainsi que j’ai fait connaissance avec Lhomond.

Charles-François Lhomond naquit à Chaulnes (Somme) en 1727. Elève du collège d'Inville à Paris, il se fit ordonner prêtre, et devint ensuite principal du collège où il avait fait ses études ; puis il passa de cet établissement au collège du Cardinal Lemoine, en qualité de professeur de sixième.

Tel était son dévouement pour ses jeunes élèves qu'il n'aspira jamais à des fonctions plus élevées : il refusa même l'avancement légitime qu'on lui proposait. Lhomond consacra plus de vingt années de sa vie à l'enseignement public ; et, quand il fut devenu professeur émérite de l'Université de Paris, il employa les loisirs que lui donnait sa retraite à composer plusieurs ouvrages élémentaires, inspirés par les doctrines pédagogiques de Rollin. Enfermé à Saint-Firmin, en 1792, il ne tarda pas à recouvrer sa liberté, grâce à la protection de Tallien, son élève, qui avait conçu pour son ancien maître une vénération profonde. Lhomond n'avait encore que soixante-sept ans, quand, le 31 décembre 1794, la mort vint terminer sa carrière, toute d'honneur et de dévouement.

Si modestes qu'aient été les ouvrages de cet homme de bien, ils devaient illustrer sa mémoire. En 1850, la ville de Chaulnes, fière de l'avoir vu naître, lui éleva une statue ; et Paris, sa patrie d'adoption, en donnant le nom de Lhomond à l'une de ses rues, récompensa glorieusement une vie si modeste, mais si utile.

Les livres que Lhomond a composés sont au nombre de sept. Ce sont : 1° le De Viris illustribus urbis Romae ; 2° les Elémens de la langue latine : 3° les Elémens de grammaire française (1780) ; 4° l'Epitome historiae sacrae ; 5° la Doctrine chrétienne ; l'Histoire abrégée de l'Eglise ; l'Histoire abrégée de la Religion avant Jésus-Christ (1791).


N’étant pas latiniste, nos rapports restèrent fort superficiels, jusqu’à mes années fac : le programme de Lettres Modernes exigeait que nous nous initiassions au latin et des extraits du De Viris Illustribus furent proposés à notre réflexion.


Tout ça pour dire que j’avais envie de faire un coucou à une aussi vieille connaissance.


Le reste est simple : l’énigme précisait qu’il fallait chercher la ville natale d’un latiniste :


Hic ille vir illustris natus est : En ce lieu naquit un homme illustre.


Et que ce brave homme avait perdu une phalange au cours des siècles,

ce que confirmait l’indice 1.

Le plus rigolo, c’est que Lhomond semble maudit, comme si des générations de potaches se vengeaient de lui : sa statue à Amiens (rue Frédéric Petit) a aussi perdu des doigts (mais à l’autre main) !

Avec ces quelques indices, Gégé80 m’envoya très vite un MP : il avait découvert le lieu mais préférait attendre encore un peu avant de se mettre en route.


Je n’ai pas résisté au plaisir de mettre deux nouveaux indices :

1. La statue de la Bonne Mère à Marseille

(j’ai découvert, en composant mon énigme, qu’elle est du même sculpteur que celle de Lhomond : Eugène-Louis Lequesne.)

. Deux statues ont été élevées en l’honneur de l’Abbé Lhomond par souscription populaire, en 1860, en Picardie : la première, sculptée par Eugène-Louis Lequesne, et érigée en 1860, se trouve à Chaulnes et la seconde à Amiens.


Parmi les œuvres de Lequesne les plus connues du grand public, il faut placer au premier rang la statue géante de la vierge et de l’enfant Jésus -la Bonne Mère- qui surplombe à Marseille le campanile de la basilique dédiée à Notre Dame de la Garde, dont la première pierre fut posée en septembre 1853 et dont la consécration eut lieu le 5 juin 1864 (mais le chantier se poursuivit jusqu’en 1870).

2. un échantillon de tissus de la boutique De Viris.

C’était mon dernier indice (le plus évident, celui que je réservais en roue de secours ultime, si personne ne trouvait – précaution bien inutile vu la perspicacité de certaines et certains : Aline379 a aussi très vite trouvé Chaulnes.

Comme quoi, il faut toujours faire confiance à l’intelligence d’autrui (ce que pensait d’ailleurs notre brave Lhomond !)

Comme je ne pouvais pas cacher la ciste sur la Place, j’ai décidé de la mettre dans un petit bois pas très loin, à 400 mètres au nord-nord-est, ce qui conduit derrière la chapelle Notre-Dame de Liesse (c’était la Joie de l’énigme.)

Sur le forum, c’était plutôt amusant de voir les découvreurs potentiels se signaler les uns après les autres.

Dans l’ordre d’arrivée : Gégé80, Aline 379, Nysrep62, Sibiville


BRAVO A TOUTES ET TOUS !


Le récit de Gégé80:

Je dois avouer que j'ai du attendre le premier indice pour trouver.
J'avais bien remarqué qu'il s'agissait de latin.
Je n'ai pas fait de latin dans ma jeunesse. J'étais dans un cours complémentaire et il n'y avait pas de latin et comme j'ai fait des études scientifiques, le latin …
Tout ce que je connais, ce sont des réminiscences de mon parcours d'enfant de chœur et de textes de chant choral que je pratique (Ave maria, ave verum, ..)
Bref peu de chose !


HIC ici
ILLVSTRIS NATVS EST illustre est né
ILLE VIR en cherchant sur internet à cet homme
Donc ici, cet homme illustre est né


Mais après, l'histoire de phalange ne m'a rien appris.
J'ai donc attendu un indice
Et la photo m'a permis de trouver qu'il s'agissait de la statue de Lhomond, natif de Chaulnes.



J'ai donc envoyé un MP à Barfla lundi lui indiquant que j'avais trouvé le lieu.
Chaulnes n'étant pas tout près, je lui ai dit que j'attendrai un peu avant de me déplacer.
Et puis Aline, Nysrep, Sibiville se sont déclarés.
Mais, apparemment, personne ne tentait le déplacement.


Jeudi, je me suis donc décidé et pour ne pas faire le voyage pour peut-être rien, qui sait (le forum m' appris que Chrisroye était aussi sur la piste), j'ai pris une liste de cistes dans le coin !!


Arrivé sur place, j'ai trouvé rapidement la statue de notre illustre homme (illustre inconnu pour moi !)Direction NNE, la rue Jean Jaurés une fois cherchant un sentier.
Rien
Je reviens vers notre cher Lhormond et je remonte une deuxième fois la rue cherchant bien un indice.
Tout au bout de la rue, un calvaire. Quel rapport avec la joie ???
Un peu plus loin, j'aperçois une allée arborée. J'y vais. Jela fais dans un sens puis dans l'autre essayant de repérer la cache (avec la photo)


RIEN


JE commence à maudire sérieusement Barfla.
Je reviens sur la place et je prends la route direction NNW (en voiture)
Et là, banco


La chapelle ND de la Liesse . JOIE.

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Le chemin, l'arbre, la ciste.

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Pour un peu, je passais à côté, ce qui aurait fait les affaires de Chrisroye !

Le solitaire était perdant.

Bravo à Barfla pour l'énigme.
Je ne lui tiens pas rigueur de son sens de l'orientation un peu défaillant !

La ciste voyageuse #25

Cachée le 07 janvier 2008 par Gégé80
Découverte le 12 janvier 2008 par Barfla

L'énigme

En me promenant avec la Voyageuse, je fis la rencontre de cet étrange personnage portant fièrement sa rosette sur son vêtement de cuir.
Il n'était pas d'ici et me conta l'histoire de ce gentilhomme qui tenta vainement d'introduire en cet endroit au climat peu propice cette culture que, lui, avait bien connue.
Je le suivis quelque temps le long de l'eau et nous sommes arrivés devant la grande qui, si on en croit la légende, avait fait un tour sur elle-même en cette nuit de Noël.
Nous nous sommes séparés en abandonnant la voyageuse dans les branches de l'arbre tout proche.



La solution de Gégé80

J'avais été intrigué par un article que j'avais lu relatant une expérience menée en Picardie pour la culture du mûrier blanc fournissant l'alimentation du ver à soie. Le sieur d'Estouilly de Ham investit dans cette culture qui, finalement s'avéra décevante, le terrain et la température n'étant pas favorables à celle-ci.
D'où l'étrange personnage portant fièrement sa rosette sur son vêtement de cuir.
La rosette faisait allusion à la charcuterie typique de Lyon.

Le vêtement de cuir au tablier de sapeur , spécialité tripière des bouchons lyonnais.

La culture dont on fait allusion est celle du mûrier blanc, alimentation des vers à soie.



La production de la soie et sa transformation ayant été longtemps une activité des canuts lyonnais

Cette anecdote n'étant pas évidente à trouver sur Internet.
On pourra trouver des éléments ici :

Archives

Et aussi dans l'almanach 2008 du picard.

La première cité était donc Ham (Estouilly étant rattaché à Ham depuis 1965)
Mais il me fallait trouver une autre porte d'entrée pour la voyageuse
Le long de l'eau faisait bien sur allusion à la Somme.
En cherchant à partir de Ham, le long de la Somme , on arrivait à la commune d'Eppeville.
Dans les marais, se trouve une pierre appelée La Pierre qui Pousse


Eppeville - Somme
La « pierre-qui-pousse » est un rocher haut de 1.90 m dont on dit qu’elle pousse des gémissements toutes les nuits. On dit aussi qu’elle grandit régulièrement et qu’elle tourne sur elle-même durant la nuit de Noël.




Une fois trouvé ce dont il s'agit, reste à y aller.
J'avoue que j'avais pensé à cette énigme avant Noël.
Mais quand j'ai voulu la cacher, il y avait du brouillard et comme j'allais à l'aventure je me suis alors rabattu sur Fieffes.
Geoportail ou GoogleEarth m'ont été utiles pour essayer de localiser avec précision l'endroit où était érigée la Pierre.




Encore bravo à Barfla qui n'a pas eu besoin d'aide pour trouver le lieu prècis et qui n'a pas eu peur de faire un peu de marche !!


Le récit de Barfla:

Cela a été simple et compliqué.

Simple:
car dès la réception de l’énigme et une petite heure de recherche sur internet, j’avais découvert La-pierre-qui-pousse à Eppeville (grâce à la jolie légende de Noël).
Poursuivant dans cette voie, j’avais découvert qu’il y avait plusieurs menhirs autour de la grande Pierre.

Compliqué:
car le reste de l’énigme résistait :

j’ai d’abord pensé à Parmentier (mais il n’était pas gentilhomme) et la pomme de terre s’est plutôt bien acclimatée par chez nous ;
ensuite j’ai pensé à la canne à sucre (vu la sucrerie d’Eppeville) et là je me suis retrouvé sur la piste d’Olivier de Serres, gentilhomme (mais pas du XVIIIème) et de Benjamin Delessert qui a été décoré de la Légion d’honneur par Napoléon
(Tilt ! Là voilà ma rosette, me dis-je précipitamment).

Jules Paul Benjamin Delessert,
né à Lyon le 14 février 1773 et mort à Paris le 1er mars 1847, est un homme d'affaires et naturaliste français.


Il est rappelé en 1795 par son père qui lui confie ses biens et la direction de la maison de banque.
Il fonde en 1801 une raffinerie de sucre à Passy où il introduit des procédés nouveaux,
puis bientôt une vingtaine d’autres établissements du même genre dans différentes régions françaises.
Lors du blocus de la France, c’est Delessert qui, en se basant sur les recherches du chimiste allemand Franz Karl Achard (1753-1821), met au point la méthode d’extraction du sucre à partir de la betterave, méthode qu’il nomme Bonmatin.
En récompense des services rendus, Napoléon le fait chevalier de la Légion d'honneur. En 1812, il accède au titre de baron d’Empire.

Olivier de Serres (1539-1619)
est un autodidacte français qui fut l’un des premiers à étudier de manière scientifique les techniques agricoles et à en rechercher l’amélioration de manière expérimentale.

De ce point de vue, on peut le considérer comme le père de l’agronomie.



Né à Villeneuve-de-Berg dans le Vivarais (aujourd’hui département de l’Ardèche),
Olivier de Serres est issu d’une famille protestante aisée, ayant fait fortune dans le commerce du drap.
La position de sa famille permet à Olivier de bénéficier des meilleurs enseignements et d’un précepteur privé.
Il complète sa formation par de nombreux voyages en France, Italie, Allemagne et Suisse.
Très tôt, il fait preuve d’une curiosité intellectuelle proche de celle des humanistes de la Renaissance.

À 19 ans, il acquiert le domaine du Pradel, dont il fait une ferme modèle qui sera le théâtre de nombreuses expérimentations pratiques.
Son but est de faire partager son savoir, tant aux paysans pour leur permettre d’obtenir de meilleures récoltes, qu’aux propriétaires pour faire fructifier leurs domaines.
On lui doit l’introduction de nombreuses autres plantes, telles que la garance, le houblon et le maïs.
Il fut le premier à travailler à l’extraction du sucre à partir de la betterave, mais sans arriver à un processus rentable.

Mais Gégé80 est venu ruiner tous mes espoirs en cassant la piste sucrière !
Et voilà qu’il balançait un mûrier blanc, nourriture des vers à soie comme indice !

Nouvelles recherches sur le mûrier blanc, sa culture en Picardie, le ver à soie, son exploitation par ici.
Résultat : Néant. (Je n’ai pas dû chercher assez, puisque on pouvait trouver quelque chose concernant cette culture près de Cagny. Bravo Sibiville !)

J’ai bien recroisé à l’occasion la route d’olivier de Serres mais pas en Picardie :

( WIKIPEDIA)
C’est grâce à Olivier de Serres que la production de la soie fut introduite en France, via le développement de plantations de mûriers dont les vers à soie se nourrissent.
Ainsi, 20 000 pieds de mûriers seront plantés aux Tuileries et 10 000 à Saint-Germain-en-Laye. Avec François de Traucat, jardinier de Nîmes, il développe intensément le mûrier dans le midi de la France. Quatre millions de plants sont cultivés en Provence et Languedoc. En 1602, une ordonnance royale impose à chaque paroisse de posséder une pépinière de mûriers et une magnanerie.

Le reste des indices n’a fait que me rendre de plus en plus perplexe :
une rosette, un menu, un tablier de sapeur ?
Il ne manquait qu’un raton laveur !

Un peu las de tourner en rond tel un ver à soie dans son cocon, je suis parti faire une ultime vérification sur internet :
Oui, le menhir d’Eppeville est bien le seul dans la Somme à être concerné par la légende de Noël, et Gégé80 m’avait bien confirmé qu’il n’était pas le seul, qu’il avait des « petites sœurs ».
J’appris aussi qu’il se trouvait « non loin du canal de la Somme, dans une prairie, entre Eppeville et Sancourt-Viefville ».
Bien entendu, rien sur la carte IGN !

Comme j’avais un peu de temps disponible samedi matin, et qu’il faisait beau, je me suis dit : Pierre-qui-pousse, à nous deux !

Arrivé à Viefville, j’ai longé de loin le canal, d’un sens puis de l’autre :
Aucune indication nulle part. Seule solution, les autochtones.

Après avoir dérangé une charmante demoiselle allongée dans son canapé à regarder la télévision (non sans avoir été fêté comme il se doit par ses deux chiens aux pattes bien boueuses),
j’appris que j’étais bien à proximité de la fameuse pierre mais qu’il ne fallait pas trop compter la voir car c’était assez loin et qu’elle devait être cachée par des roseaux.
Elle m’indiqua quand même la direction à suivre : une maison aux volets verts un peu plus loin.

Arrivé à cette maison, je jette un coup d’œil vers le canal et suis interpellé par le retraité qui habite en ces lieux.
Je lui explique l’objet de ma quête et là :

- Les menhirs ? Oh, c’est compliqué pour y aller et puis vous verrez rien,
ils sont envahis par les roseaux, et puis il faut des bottes,
vous pouvez pas y aller comme ça !
- Bah, tant pis, je me changerai après…
- Et puis, vous savez, il y en qu’un de grand,
les autres ils dépassent à peine de terre ;
ils ont été récupérés à la décharge à Offoy et le maire,
il les a alignés comme ça…
- Et la légende ?
- Oh ! des légendes, il y en a partout.
Nous, on ne l’a jamais entendue pousser des cris !

Après quelques minutes de discussion du même tonneau, devant mon insistance, il m’indiqua le parcours à suivre :

- Vous voyez les arbres avec des boules là-bas ?
Eh bien, vous longez le champ jusque là et puis vous allez à droite dans le bois,
vous trouverez deux ponts sur le canal ;
de l’autre côté, il faudra suivre le canal sur trois-quatre cents mètres ;
vous verrez une pierre dans le chemin, ça sera à droite dans une clairière ;
mais avec les roseaux vous ne verrez rien.
Ah, si il y a le grand arbre foudroyé, lui vous le verrez du chemin…

Un grand merci et me voilà parti.

Ses indications étaient en fait très précises :

Le canal


la pierre le long du canal


la clairière


Et la pierre, tout à fait accessible, plus en tout cas que la ciste :

Gégé80 l’avait bien dissimulée sous un subtil arrangement d’écorce ! Heureusement qu’il y avait la photo sur le blog !
J’ai fait plusieurs fois le tour de l’arbre avant de deviner la cachette : ce qui m’a trompé,
c’est aussi l’indication qui figure dans l’énigme :« dans les branches de l’arbre », la ciste se trouvait le long du tronc.


Et fève dans la galette :


le Solitaire était doublement gagnant : 4 euros.

Je ne connaissais pas ce site assez sauvage, je crois que je n’y serais jamais allé sans cette ciste (puisqu’il ne figure dans aucun circuit touristique)
mais il vaut le déplacement, surtout en hiver quand ça canarde tout autour, on se sent un peu gibier, cela donne du piquant à la quête !
On s’attend à voir la Pierre pousser des hurlements sauvages, à se lever pour agripper une liane et se déplacer d’arbre en arbre…

La ciste voyageuse #24

Cachée le 03 janvier 2008 par Lyra.
Découverte le 06 janvier 2008 par Gégé80

L'énigme:

Fleurs de moutarde ?
En face…

Voici la photo de sa cachette:


Et deux indices:



La solution de Lyra. :

Ecolière puis collégienne à Aumale,
je connaissais la famille Goisque qui a racheté le château de Digeon
et l’a mis en valeur par la création du Jardin Floral de Digeon.



Comme j’adore les plantes et les fleurs, j’ai voulu attirer l’attention sur ce beau jardin.


Il fallait donc une énigme qui parle de Fleurs.

Ensuite il fallait guider vers Digeon, hameau de Morvillers saint-Saturnin, près d’Aumale.
Quoi de plus simple que d’évoquer Dijon, la ville de la moutarde ?


Donc, très simplement Fleurs de moutarde.

C’est vrai qu’il n’y avait pas beaucoup de points d’appui pour les chercheurs !
Mais le forum était là pour donner des précisions (et me faire bien rire !)


L’historique de Gégé80 était intéressant et complétait bien l’énigme,
le mot clé Dijon y figurant cinq fois.


Devant la perplexité des Picards,
j’ai mis un indice pour situer géographiquement les recherches : un coq gaulois.
Le Coq-Gaulois , c’est le nom d’un hameau, d’un rond-point et d’un restaurant situé à 600 mètres de la ciste ;
c’est aussi le nom de la rue qui mène au Jardin Floral.



Mais (et je reconnais là toute l’astuce de Nysrep62) son canard était également un excellent indice :
le canard Saturnin nous dirige vers la commune de Morvillers Saint-Saturnin



Comme rien ne venait, comme la moutarde ne prenait décidément pas en terre picarde,
j’ai lancé mon pot pour adultes, espérant faire deviner Dijon-Digeon


Pour moi qui connaît Aumale comme ma poche, je pensais l’énigme très facile,
j’ai été surprise des souffrances endurées par certains !
Heureusement, une bonne cuillerée de moutarde guérit tout !
Et réchauffe…

La découverte de Gégé80:

Au premier abord, j'ai cru que Lyra. s'était emmêlé les pinceaux avec le copier-coller !

Mais non.

C'était vraiment déroutant.

Fallait-il prendre la phrase au mot et rechercher un fabricant ou quelqu'un qui ait à voir avec la culture, la transformation ou le commerce de la moutarde ?

Un tour sur les pages blanches, jaunes et sur google ne m'apprirent rien.
J'ai pensé aussi que "fleurs de moutarde" pouvait être une anagramme !

Lyra. nous disait bien que le mot fleur était capital mais pas d'inspiration.

J'ai trouvé un petit historique de la moutarde

histoire de la moutarde

La réponse donnée par Lyra. m'a un peu troublé

"Toutefois le mot clé de l'énigme apparaît plusieurs fois dans l'historique.
mais ne vous cassez pas trop la tête, demandez plutôt aux jeunes de votre entourage ce que l'énigme évoque( parfois ça marche !)"


J'avoue que l'allusion aux jeunes m'a entraîné vers des fausses pistes.

scatologique : quand un enfant s'oublie dans ses couches, on dit qu'il fait de la moutarde.
Et fleur signifie aussi odeur.
Quelques villages de la Somme pouvaient convenir (Sentélie, Flers, Hanchy,…)
et peut-être que la cache se trouvait en face du panneau d'entrée du village ?
Rien de convaincant.

Et puis, on nous dit qu'il s'agit bien de la moutarde condiment.

Je pense alors au pot, mot revenant plusieurs fois dans le texte pré-cité
Et Lyra. nous dit ça marche.
je pense alors au village de Marchélepot mais ce n'est pas cela..

Viens alors l'indice

Que vient faire ce coq.
Attends-t-il d'être cuit en sauce moutarde ?

J'aurais du trouver à ce moment là mais j'étais sur mon idée de pot.
J'ai recherché sur les pages blanches Cocquempot, Cockenpot ,.
Et j'ai trouvé un agriculteur à Curchy (EARL Cockenpot)
C'est pour cela que j'ai demandé si l'on cherchait une entreprise et s'il y avait un jeu de mots.

Et puis j'apprends que Nysrep62 aurait trouvé le lieu exact.

Piqué au vif (pas par la moutarde),
alors que je sirotais tranquillement mon whisky et peut-être l'esprit réveillé par les vapeurs d'alcool,
je fis une dernière tentative sur les pages blanches.
Recherchant simplement coq dans la Somme je tombe sur ceci

Silva Catherine
Digeon 2 Coq Gaulois 80290 MORVILLERS SAINT SATURNIN


TILT. Eh oui Digeon. Comment ne l'ai-je pas trouvé avant ?

Je finis mon verre, je mange rapidement (avec un peu de moutarde).
Et je me rend à Morvillers.
Je trouve le restaurant



Je fais le tour essayant de repérer l'endroit de la photo de la cache.
RIEN qui ressemble.

Je fais le tour du rond-point
BINGO



Alors ,pas de doute.
Je poursuis et j'arrive ici




En face, la Voyageuse m'attendait bien mal en point après cette indigestion de moutarde.

Bravo, Lyra., pour cette énigme qui nous a tenu en haleine.

Finalement, elle aurait pu être résolue en très peu de temps avec la bonne intuition au départ
Et le bon reflexe: sur Google, en tapant Digeon,on arrive sur le site suivant
http://france.vadelis.fr/Nord_Pas_De_Calais_Picardie/Somme/Digeon/
et bingo !! (je viens de le faire …………)

Le Solitaire était perdant.